Gratitude pour les énergies hivernales et notamment cette pluie battante qui invite au grand nettoyage de nos fondations intérieures....
J'ai déjà évoqué dans un précédent article le lien entre l'élément eau et l'hiver...
L'hiver est comme un terreau fertile dans lequel, de façon subtile, s'épandent nos racines et germent nos prochaines idées, nos futurs élans et tous les partages que nous sauront vivre, en lien avec notre singularité : notre feu singulier.
Cette lumière intérieure n'est pas toujours facile à connaître et j'aime l'idée que la Nature autour de nous peut nous guider pour qu'elle se révèle peu à peu. C'est l'objet même du parcours Natures, voies de l'initiation ...
Que faire quand on voit qu'il n'y a pas assez de bois ?
Si vous avez déjà bivouaqué dehors avec une météo exigeante, vous connaissez le confort que le feu, notre compagnon de route multi-millénaire peut nous amener.
La situation est la suivante : Vous êtes allongé, dans votre duvet, près du feu qui crépite et réchauffe la petite bulle dans laquelle vous êtes installe. A l'extérieur de cette bulle douce et enveloppante, il fait froid, le sol est humide...
A côté de ce foyer réconfortant, vous avez entreposez des morceaux de bois récoltés tout au long de l'après-midi. Mais, en les regardant de plus près, en un instant, la situation change en vous : y a-t-il assez de bois pour toute la durée de la nuit ?
À partir de là, toute une autre ambiance se créée en vous : certains vont se poser des questions, faire des pronostics, essayer d'étudier comment gérer parfaitement cette quantité limitée de combustible... d'autres vont commencer à observer aux alentours en se projetant déjà dans une récolte complémentaire nocturne... enfin, il se peut que des personnes, dans cette situation commencent à sentir le froid arrivé, en même temps que leur angoisse grandissant.
Avez-vous remarqué dans ce court récit qu'en réalité l'ambiance d'origine : la douceur du feu, la sensation de confort dans son duvet, la beauté de cet instant n'ont en réalité absolument pas changé ?
Tout s'est passé à l'intérieur de nous... mais rien n'a changé à l'extérieur !
Revenir à nos racines, le 1er pas vers la décision juste...
Dans ces moments où nos pensées, nos émotions ou nos élans court-circuitent le réel, nous, les humains modernes, pouvons nous reconnecter aux racines de notre humanité.
Les peuples natifs, de part leur attachement quotidien et leurs liens à la Nature qui les environnent, avant de prendre des décisions, s'en remettent à ... la nature.
Dans notre exemple aux côtés du foyer, du petit tas de bois, dans notre duvet, on pourrait, par exemple, se reconnecter à chacun de nos sens pour justement revenir aux faits... pour éviter d'aller trop vite dans des projections qui pourraient nous tromper.
Parmi toutes les pratiques de reconnexion profonde à la nature sauvage, il y en a une qui me parle beaucoup : la reconnexion à nos sens qui permet leur expansion. A force de se reconnecter en conscience à chacun de nos sens, nous allons comme les "muscler" et leur donner beaucoup plus de force, de puissance.
Le modèle du 8 shields se calque sur 8 phases énergétiques que nous retrouvons dans les cycles naturels tout autour de nous. Pour les représenter, Jon Young et les personnes qui soutiennent ce modèle, ont modélisé ces 8 phases avec les 8 énergies singulières des directions cardinales.
Dans le parcours Natures, voies de l'initiation, entre autres expériences de reconnexion profonde, j'aime proposer des expériences connectées aux 8 sens que nous possédons et qui, sont symboliquement reliées à 8 animaux qui sont un peu les "champions" de ces sens.
Nous connecter à nos 8 sens, les uns après les autres, peut alors nous soutenir dans une reconnexion au réel et nous permet de choisir avec plus de justesse ce que nous devons faire.
Au coin du feu, les calculs prévisionnels, l'angoisse, l'élan à aller le bois alentours ou les multiples combinaisons des trois, disparaissent donc tranquillement quand notre concentration revient à chacun de ces 8 sens.
Et, après ce retour à nos racines, à ces sens qui constituent la base de notre centrage, que faire?
A partir du moment où l'on scanne chacun des sens, en conscience, notre concentration leur ai totalement dédié : le mental, l'émotionnel et l'élan se calment et font une pause. Pendant ce temps de re-centrage, d'autres choses vont peut-être apparaître, bien souvent plus modérées que tout ce qui nous est venu avant.
Les manifestations sont nombreuses, comme des signes pour nous aiguiller en douceur. Pendant ce temps de centrage, nous libérerons de l'espace à notre conscience pour accueillir ces signes qui peuvent apparaître de multiples formes dont voici une liste non exhaustive : des événements autour de nous attirent notre attention, des couleurs, des sensations, des apparitions animales, des contacts avec d'autres êtres vivants, des connexions intérieures, des pensées, des émotions, des souvenirs, des ressentis, des liens plus ou moins confus, etc.
Après ce moment de re-centrage, de reconnexion à nos (peuples) racines, nous pouvons partager notre expérience calmement à quelqu'un qui est à notre écoute ou même à un petit journal, un carnet de note si on est seul.
Cette seconde étape nous permet de trier tout ce qu'il s'est passé en nous, de le revivre par l'expression verbale ou écrite, et ce processus ancre véritablement notre expérience, notamment par le fait que nous l'articulions.
Certaines pratiques vont choisir d'en rester là, et déjà, la différence de comportement est édifiante. Nous n'allons plus aller à toute vitesse dans notre précipitation mentale, active ou émotionnelle. Ces temps de recentrage et de partage d'expérience nous auront déjà permis de contacter un état plus serein, plus réfléchi, plus détaché.
Dans le parcours Natures, voies de l'initiation, le temps d'expériences sensorielles, de connexion profonde à la nature sont présentes. Vient ensuite l'importance de l'intégration de ces expériences par le partage exprimé en cercle, dans une écoute bienveillante et neutre.
L'étape supplémentaire que je propose dans ce cycle est de prolonger ce processus par une autre pratique, une autre attitude qu'on appelle le miroitement de l'âme.
Le cercle de partages d'expériences devient alors un moment où la conscience collective va guider encore plus finement la personne qui a vécue l'expérience et en a raconté l'histoire. En retour de ses partages, elle recevra de la part des autres un regard lumineux sur elle-même : ses forces, ses talents exceptionnels et singuliers seront mis en lumière par les paroles miroitantes des uns et des autres.
En vivant concrètement ce regard d'amour sincère et véritable, elle sera alors plus à même d'accueillir le processus qu'elle vit. Progressivement, elle en comprendra les sens (l'essence) les plus subtils et découvrira la beauté de la situation par les enseignements qui émergeront grâce à l'esprit du groupe en soutien.
L'expérience deviendra alors pleinement initiatique : l'expérience et la compréhension lui permettront de vivre un éveil de conscience.
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